dimanche 7 décembre 2008

"Melanosporum"

A la recherche de la truffe. Tel était le programme de ce WE qui semblait prometteur. Prometteur car Languedoc Roussillon, prometteur car Domaine Gérard Bertrand, prometteur parce que WE à 2 et enfin prometteur parce que l'on nous avait promis une initiation à la recherche du champignon le plus cher du monde...

Départ en fin d'après midi en 4x4 sur un chemin abrupt parcourant le massif de la Clape, un promontoire rocheux du côté de Narbonne, mais pour les détails géologiques, il faut voir la grenouille. Le ton est donné: on nous explique que l'endroit est secret et qu'il est exceptionnel qu'on nous y emmène. Que toute personne étrangère au service qui serait aperçue empruntant ce chemin serait sans doute assez vite interrogée sur ses intentions.

Le chemin en question ne mène pas à une mine d'or mais encore mieux: une truffière. Autrement dit, une plantation de chênes truffiers.



Là, un grand spécialiste de la petite chose noire, Mr Philippe Barrière commence à nous expliquer les tours et détours de ce met de luxe... qui ne le fut pas toujours. A l'époque médiévale, les paysans qui devaient donner à leur seigneur la totalité de leur récolte devaient creuser la terre et se nourrir de ces drôles de tubercules!

Trois méthodes pour les trouver, nichées sous terre... le cochon tout d'abord, car les arômes princiers de la truffe lui rappellent ceux de sa truie bien aimée. La mouche ensuite. Une espèce de mouche bien particulière qui a besoin du mycélium de la truffe pour se reproduire. Là où elle se pose: creusez! Le chien enfin avec son nez, 400 fois plus développé que le notre. Pas d'erreur, sitôt lachée la bête renifle, court, renifle, creuse... et goberait bien la truffe si son maître ne lui confisquait pas aussitôt contre récompense. L'exercice est captivant. L'odeur de la terre aussi. Le tout vient avec une série d'explications sur le milieu naturel dans lequel évolue l'or noir. Un milieu encore peuplé de mystère. Personne ne sait comment se reproduit la truffe, si ce n'est qu'elle naît du mycélium, un long filament... on la trouve presque toujours au Nord Ouest du chêne truffier, là où l'arbre fait son ombre. Le sol y est dégagé: quand le mycélium s'installe il tue tous les autres végétaux créant un "brulé" sorte de croissant où les chiens viendront poser leurs truffes à eux.

Après la séance nous regagnons le domaine, les poches gonflées de presque 400g de récolte. Une récolte presque miraculeuse tant la présence de la truffe est aléatoire...


Voici venue l'heure de la préparation: brossage soigneux puis découpage en fines lamelles à l'aide d'une mandoline... et là le meilleur arrive: la dégustation! Beurre truffé d'abord, préparé quelques heures auparavant, accompagné du vin rouge du domaine de Villemajou, en Corbières, un millésime 98, rien que ça!

Puis truffe nature: juste une lamelle que l'on laisse contre le palais pour sentir toute l'élégance des arômes du champignon...

Enfin, petit toast, lamelle de truffe, grains de sel, et filet d'huile d'olive. Avec un peu de Villemajou blanc. Tout cela est d'une grande simplicité et tout simplement délicieux. Les arômes floraux du blanc s'accordent à la finesse de la truffe.

Dans une heure et demi, nous allons dîner, et goûter la truffe sous tous ses états...



mercredi 19 novembre 2008

Un lundi de gala

Le retour du chat dégustateur s' est fait lundi soir sur la Grand place, la classe! Pour cause de défection de lâches collègues, la Grenouille a aussi eu sa place au dîner. Tapis rouge, cela semblait prometteur. Dîner de gala des importateurs de Côtes du Rhône, commenté par Monsieur Enrico Bernardo. Le jeune homme, 31 ans seulement, est tout de même meilleur sommelier du monde depuis 2004. Donc respect.

La soirée commence par une dégustation d'une petite dizaine de côtes du Rhône différents, nous arrivons un peu tard pour profiter de tous. L'homme de l'art commente, mais très vite, je trouve son commentaire d'une très grande froideur. Les explications sont très précises, les mots parfaitement choisis pour décrire les nuances, très pointus, mais il manque un supplément d'âme à cette démonstration "trop" professionnelle.

Le début du repas est marqué par l'incompétence de l'équipe de salle. impossible d'avoir tous les bons vins dans tous les bons verres, ni de profiter des plateaux de zakouskis qui circulent... heureusement, le contenu de l'assiette relève le défi.
Les accords mets et vins ne sont pas toujours heureux, d'ailleurs, et notre first sommelier s'en tire par des galippettes verbales, jusqu'au dessert ou il critique ouvertement le choix de l'accord... soulagement dans la salle qui commençait à douter de l'intégrité du bonhomme!

Autre enseignement de la soirée, il semble que le sujet vin/femme soit définitivement d'actualité. Nous étions une dizaine de demoiselles ou dames présentes pour 100 convives au total. Moyenne d'âge plutôt élevée. Pas un de ces monsieurs du "milieu" n'a en tous cas imaginé que je pouvais être celle qui travaillait comme eux, fonçant sr la grenouille pour les questions techniques...

Wine women awards, on a du boulot!

mardi 21 octobre 2008

Back to the roots

Enfin !
Enfin des voyages en avion. Enfin une valise à faire. Enfin des vignes.
Rien que pour ça, j’ai bien fait de changer de boulot. J’ai sans doute fait tous mes voyages de l’année dans la même semaine, mais ça valait le coup.

Commençons par le moins bien. Donc, commençons, une fois n’est pas coutume, par la fin. Pauillac. Réunion marketing chez la baronne et visite du mouton aux frais de la princesse. Dans le principe j’étais ravie. Evidemment effrayée par la réunion du matin, car on ne change pas une équipe –stressée- qui gagne, mais plutôt contente d’aller découvrir les secrets d’un autre grand cru médocain. Et bien point de secrets, point de surprise, point de magnificence. A commencer par le château, caché derrière de hautes palissades… je comprends que la baronne veuille son intimité, mais mon esprit de princesse Walt Disney en a pris un sacré coup.
Le cuvier n’avait rien d’impressionnant non plus, même en pleins remontages… plutôt la frustration de ne pouvoir approcher de plus près ! Ce fut ensuite la descente, non pas aux enfers, mais dans les profondeurs des caves du Mouton, qui fleurent bon le salpêtre et sont plongées dans le noir. On devine derrière de hautes grilles les caves privées de la baronnie, bien fournies , une collection sans doute unique au monde… mais qu’on ne peut que deviner, malheureusement. Idem pour les « archives » de Mouton Rothschild, 12 bouteilles de chaque millésime précieusement gardées ensemble pour la mémoire…dans l’obscurité itou ! On arrive au chai de première année, réputé comme LE chai. Il fut sans doute l’un des premiers à mesurer cette taille là, il est vrai… mais a désormais été rattrapé et dépassé. Il est effectivement grand, imposant, rutilant, surtout avec ses barriques neuves qui n’attendent plus que les prémices du millésime 2008.
Le musée de « l’art dans le vin » présente aussi une jolie collection, je ne suis pas assez connaisseuse en art pour l’apprécier pleinement sans doute, mais j’ai trouvé que la présentation manquait d’interactivité et de modernité. Très peu, trop peu d’explications pour une béotienne comme moi…
Arrive ensuite, et enfin, le moment de la dégustation. Rhaaaaaa ! enfer et damnation ! on nous a seulement réservé du millésime 2007, prélevé sur fût, tout neuf et rutilant… mais encore dépourvu de charme. On sent certes de l’étoffe, de la matière… mais on sent aussi beaucoup les fûts de chêne neufs et rutilants…difficile donc de se faire une idée de ce qu’est un mouton un peu plus mûr.
Je n’ai quand même pas tout détesté. Mouton Rothschild garde au moins le charme de ses étiquettes, changeantes à chaque millésime et à chaque fois réinventées par les plus célèbres : Picasso, Miro, Kandinsky, Keith Harring…Ca fait quand même une sacré brochette, pour un méchoui !

(suite au prochain épisode)

mardi 7 octobre 2008

Oh la belle (sur) prise!

On disait donc le poisson chat gastronome. Il s'avère que la grenouille l'est aussi. Une jolie affaire de goût. C'est donc non sans étonnement mais surtout avec ravissement que je me suis vue, hier soir pour dîner, passer la porte de l'institution bruxelloise dénommée "Belga queen". Le lieu est grandiose. Imaginez une ancienne banque, toute de marbre vêtue, plafond fait de vitraux... garçons en noir avec grand tablier blanc... en un mot: la classe. Hum hum j'ai bien fait de me changer et de sortir mes bijoux de gala (enfin ceux qui me restent). Evidemment, quand vous entrez dans un lieu mythique mieux vaut avoir réservé. D'où une petite heure d'attente dans le sous sol de la banque... autrement dit la salle des coffres. Pour de vrai, hein. Avec l'énorme porte blindée et tous les coffres numérotés... quelques palmiers gravés sur verre devant qui donnent une ambiance à mi chemin entre le kitsch/disco et l'odeur de lupanar pour businessmen et grandes blondes décolorées. Cocktails au poil, Cosmopolitan et Manhattan, pensez vous, si après ça on n'est pas vraiment assortis... et cigarillo cubain. Quitte à sortir, ne jamais faire les choses à moitié. Le cosmopolitan est parfait, le cigare tout à fait bien et le seul bémol vient du CD des remixes de Whitney Houston qui tourne en boucle...
Peu importe c'est l'heure de passer à table dans le somptueux hall de marbre.
Détour par les toilettes où j'ai le même réflexe que le japonais qui entre derrière moi: petit temps d'arrêt et "waow!". Que voulez vous, je suis jeune et impressionable et je vous garantis qu'ils n'ont pas lésiné sur le décor...
Menu autour des classiques gastronomiques belges et internationaux: huîtres, foie gras, croquettes, carpaccio et américain...
Nous entamons par 9 jolies huîtres, normandes paraît il. Un verre de sauvignon, une coupe de champagne. Le sauvignon s'avère léger, à peine assez sec, tandis que la minéralité du champagne épouse parfaitement ce hors d'oeuvre.
Pour moi, ce sera ensuite émincé de boeuf charolais, avec une délicate sauce parfumé aux éclats de café et accompagné d'un fromage belge tout à fait exquis qui rappelle le parmesan, et dont je n'ai même pas réussi à retenir le nom. Nous blâmerons le champagne. Un des meileurs carpaccios que j'ai dégusté. Le meilleur sans doute. Le moelleux du boeuf, la chaleur de l'huile avec le léger croustillant des éclats de café. leur note torréfiée répond à la force des copeaux de fromage. Belle harmonie embellie d'un Rully tout à fait remarquable. Joseph Drouhin, je crois.
Ceci sera suivi de coucou de Malines (Et oui depuis que je sais ce que c'est, je fais ma ... maligne!), cuit au four sur lit de pain d'épices, accompagné de petits légumes frais et croquants et de quelques chips. Ces dernières sont sans doute l'élément le moins réussi. La sauce est sucrée et légèrement épicée, et donc parfaitement mise en valeur par un verre de ... Sauternes.
Le naturel revenant toujours au galop, devant la carte des desserts, je me précipite vers la trilogie de mousses aux chocolats. Sans doute le plus décevant car sans réelle surprise. Peu importe, puisque la surprise est ailleurs, dans ce gigantesque bouquet de fleurs que m'apporte la chef de salle au même moment...je n'arrive ni à me cacher sous la table ni à exprimer l'effet que ça peut me faire..

Au cas où je ne l'aurais pas suffisamment répété: la grenouille, tu m'as scotchée...

jeudi 18 septembre 2008

Déclaration gourmande

Oh mon chou à la crème
Tu sais combien j'aime
Sur ma peau de pêche sentir tes doigts
Et le frisson de me sentir près de toi
Faire courir des baisers
D'une langue de chat énamourée
Tes cuisses de grenouille sont à croquer
Et tes sourires à dévorer
Tes yeux tendres et malicieux
Sont les bulles d'un champagne délicieux
Je m'en vais croquer tes plaquettes de chocolat
Pour mieux  fondre dans tes bras
Tu es un millefeuille de caractère
A moins d'être tout simplement un mystère.
Une chose est sûre: je reprendrais bien du dessert...

mardi 16 septembre 2008

Viva Italia

J'ai passé une bonne dizaine de jours enfermée avec 7 vins italiens. Croyez le ou non mais je n'exagère qu'à peine. En tant que nouvelle recrue zélée de chez Fourcroy, j'ai évidemment voulu tout savoir pour ma première dégustation. Du pipeau d'ailleurs. De la vraie flûte traversière pour journalistes blasés.

Revenons en à la botte. Il m'a déjà fallu un certain temps pour comprendre la géographie de la chose. Globalement, je mettais les Pouilles dans le Nord et l'Ombrie aussi. Tout dans le nord sauf la Toscane et la Sicile en fait. Non non, l'Ombrie, c'est le centre, le "coeur verdoyant" de l'italie, comme ils disent, et les Pouilles, c'est le talon de la botte. Talon d'achille d'ailleurs, viniquement parlant, puisque la région est plus connue pour la quantité de sa production que sa qualité, n'en serait ce qu'à découvrir son surnom "le cellier de l'italie".

On m'annonce que les 7 flacons sélectionnés sont sept "icon wines". J'en connais un. Bien vu, quel beau départ! Oui, oui, je suis spécialiste, hum, hum...

Le premier est blanc, c'est d'ailleurs le seul de la série. Cervaro de la Sala il s'appelle, et à la famille Antinori il appartient. Antinori, même vous vous connaissez, ils apparaissent dans "Mondovino", disons que c'est les Rotschild de chez les voleurs de coupe du monde, ça vous donnera une idée.
Bon il y a 80% de chardonnay, ça on connaît. 20% de grechetto qu'on connaît moins. Il faut reconnaître que la chose est bien faite, extrêmement élégante et aromatique en bouche, même si le fût de chêne est présent. Le château,puisqu'il y en a un, se trouve sur une verdoyante colline de l'Ombrie. Ce qui est drôle, c'est son histoire, un vrai Dallas médiéval... En souvenir,chaque cuvée du domaine porte le nom d'un des héritiers belliqueux du Castello Della Sala.
Deuxième destination: les Pouilles. La chose s'appelle "Bocca di Lupo". D'après un italianophile invétéré et invertebré, il parait que ça voudrait dire bonne chance. Joli nom pour un vin donc. Le cépage, c'est de l'aglianico, dans le genre typique de l'Italie du sud, quoi. C'est un peu râpeux, mais c'est fort aromatique, ça sent déjà le cuir, et un peu le café.C'est "pouissant" comme diraient nos amis commentateurs du foot à la TV belge.Ensuite on va en Toscane. Bon, soyons francs tout de suite: ça me plait nettement moins. Moi, faire du Bordeaux en Toscane, vois pas l'intérêt. Un bon sangiovese d'accord, mais pourquoi l'extraire à fond et le faire mariner dans une barrique aussi longtemps? Enfin les goûts et les couleurs, ma brave dame...J'en avais trois sur le grill: Olmaia, de chez Mossieur Col d'Orcia,un truc avec plein de cabernet sauvignon. Bon, joli pour un cabernet sauvignon, il faut avouer, alors que je n'en suis pas particulièrement friande...très épicé. Tignanello, la pus ancienne propriété des Antinori,rachetée aux Médicis, rien que ça... Sans doute bien pour ceux qui aimentles vins tanniques à l'épaisse charpente, mais moi qui aime les choses en dentelle, bon, moyen. Et enfin, le Serre Nuove, de chez Ornellaia. Histoire ironique ici, puisque les Antinori ont vendu Ornellaia, un de leurs joyaux,à Mondavi, à l'époque dans le cadre d'une joint venture avec Frescobaldi, le plus grand rival - historique- des Antinori... Mondavi revend tout, et Ornellaia, est aujourd'hui dans le panier Frescobaldi. A la barbe des Antinori. Le Serre Nuove est considéré comme le second vin de la propriété. Je me passerai de commentaires sur Ornellaia, même la verticale sur les 20 derniers millésimes ne m'a donné aucune surprise...aurais je déjà bu trop de Bordeaux? Ou simplement vraiment pas d'attirance pour les merlot/cabernets?
Fin en beauté. Dernier de la série, un Barolo, vin du Piémont issu à 100% du cépage Nebbiolo, dont le nom évoque la brume montant de la rivière la matin... Ce Barolo se nomme Prunotto. De magnifiques arômes de fruits rouges, de belle framboise, tout en élégance et en finesse, qui évoluent minute après minute dans les verres...Il nous a émoustillé les papilles trois jours durant.





mardi 9 septembre 2008

Macarons et autres petits bonheurs

A vous recommander sans aucun doute, dans le désordre:
- le macaron au chocolat blanc de chez ladurée (Merci Alex et isa pour m'avoir révélé leur existence)
- "found in the ground" des Girls in Hawai, un groupe qu'il est belge et qu'il est vraiment top et tout et tout
- Forbidden Zone ou "mon nouvel ami le libraire BD", qui fait des cartes de fidélité et est ouvert tard le soir
- le parc tenbosch s'il vous prenait la bizarre envie de courir sous la pluie


Pas si mal pour une seule journée?

J'avais dit jamais

Ah non, ça, on me m'y prendrait pas. Non mais franchement, se lever un dimanche matin aux aurores (9h!), faire deux heures de voiture, enfiler une combinaison moulante bleu roi, porter 7 kilos de plombs sur mon petit dos, et rajouter à ça une bouteille. Vous m'y voyez? Et bien moi non plus, je ne m'y voyais pas. Mais alors pas du tout.

Mais comme je n'ai aucune volonté, j'ai craqué. En râlant, tout de même, il ne faudrait pas oublier de qui on parle ici, n'est ce pas.

Mais j'y suis allée, c'était un matin d'avril et j'ai tout enfilé, en tremblant, mais ce n'était pas du froid. Et me voici sur le ponton, au beau milieu d'un cortège de gens bizarrement vêtus. Une légion d'hommes et de femmes grenouilles, tous en noir et munis de longs pieds palmés. Alors il a bien fallu sauter, histoire de ne pas se dégonfler devant les autres. L'eau dans la cagoule, c'était comme de petites aiguilles, moi qui suis si frileuse. Et puis la balade a commencé, dans une atmosphère vert pâle... un éléphant, un vélo, un téléphone... l'impression de flotter dans un monde endormi, si calme et silencieux. Bon j'étais tout de même frigorifiée quand j'ai péniblement réussi à m'extraire de la carrière en question, mais j'étais fière. Du coup, sur le chemin du retour, j'ai piqué une tête dans l'eau chaude du Nemo, histoire de me remettre de mes émotions.

Et j'ai récidivé, de carrière en Zélande, de truites en solettes et autres homards... moi qui ne mange ni poisson, ni fruits de mer ni crustacés, j'ai vu mon premier homard après avoir serré les dents sur les 500 mètres qui séparaient la voiture de la mise à l'eau de Scharendijk, après m'être demandé comment ne pas glisser sur ces sacrés galets et avoir croisé les doigts pour ne pas perdre de vue ma palanquée... le tout par un venteux dimanche de juin, en jurant, encore une fois, qu'on ne m'y reprendrait pas.

Niveau un en poche, chouette, c'est les vacances, allons vers le sud, la méditerrannée, la grande bleue... Jubilation de la toute nouvelle plongeuse. Pas de voiture pour aller plonger. Par contre, après le fameux lever aux aurores m'attendait une autre épreuve, bien pire encore: le bateau. Cette chose qui bouge. Tout le temps. Et l'enfilage de la combinaison spiderman était la condition sine qua none pour aller fleurter avec les mérous. Au retour du premier matin, j'ai encore promis: non, non, non, plus jamais. Et j'ai là encore récidivé. La dernière plongée, quelque part au large de l'île de Port Cros, entre barracudas, congres et rascasses, a achevé de me convaincre: celui qui dit que la plongée est un sport sans effort est un menteur. Quant à moi, ce n'est pas que je n'ai pas de parole, mais que j'ai compris dès la première plongée, dès ce baptême de novembre, que sans aucun doute possible, le jeu en vaut la chandelle. Ne serait ce que pour le sourire du gros mérou qui rôde à la Pointe du Vaisseau...

jeudi 4 septembre 2008

365 jours au pays du septante

Un an complet dans la frite. Et j'ai vérifié, il y en des bonnes. Le premier test fut pourtant une large déconvenue, on m'avait assurée que j'étais dans une friterie, une vraie, une des dernières authentiques. Les moules étaient sans goût et les frites de plastique. Voilà qui m'avait laissée sceptique. Heureusement suivirent Les Brassins et la place Flagey. 
Evidemment ce qu'ils ont de meilleur, c'est le chocolat. Oui, certains sont monomaniaques de la plongée, moi c'est le chocolat. Na. Initiée dès ma première semaine aux douceurs d'un certain Pierre Marcolini, je fus aussi conquise par ses réalisations que déprimée de la météo bruxelloise. Et ce n'est pas peu dire. Ma première aventure en ville fut d'aller rendre visite à sa boutique du sablon et de me délecter en croquant un de ses éclairs au chocolat. J'en ai si bien fait la publicité que la table familiale en était recouverte le jour de Noël. Depuis, j'ai fait la connaissance de Monsieur Jean Galler. Qui au goût de ses chocolats allie un grand sourire et beaucoup de générosité dans la présentation de ses produits. J'ai surtout fait la connaissance avec son tout nouveau magasin, un espace entièrement consacré au chocolat. Disneyland. Quoique je regrette que les murs et les étals ne soient pas, eux aussi, en chocolat. J'ai craqué pour la plaquette de chocolat dénommée "millefeuille" qui croustille sous la dent...
Evidemment, j'ai aussi découvert la bière. Et appris à l'aimer! J'ai commencé par une gueuze, et fait la grimace. Grande inculte, je ne savais même pas de quoi il s'agissait. La première que j'ai vraiment aimé, c'était une kwak. Et c'était aux brassins. Tiens, comme c'est original. Il y a aussi la très fameuse duchesse de Bourgogne. Celle qu'on aime boire le long du canal, à Gand...
Ont également charmé mes papilles l'américain et le waterzooi. Le fromage de herve et son sirop de liège. Les carbonnades flamandes et les croquettes. Le vol au vent. Et les gaufres... les gaufres de la grand place (à ne pas manger sur certaines terrasses!) qui dégoulinent de crème fraîche. Cependant, encore une fois, c'est côté flamand que j'ai trouvé les meilleures. 
Clou du spectacle: je me retrouve à écrire une bonne moitié d'un bouquin consacré aux produits belges... si ça ce n'est pas un effort d'intégration!
Ma conclusion personnelle: la météo, toujours pas. La gastronomie pourquoi pas!

lundi 1 septembre 2008

L'homme qui murmurait à l'oreille des géraniums

Voici Babyfrog. La supposée autre moitié de ce blog. Celui qui essaie de parler aux poissons rouges et qui caresse les géraniums.
Comme il ne décide pas à écrire lui même, me voilà obligée de vous le présenter...
le portrait est bien évidemment gastronomique. S'il était un dessert, il aurait pu être un cannelé: croustillant à l'extérieur, si moelleux à l'intérieur... Un fruit? Une mûre ou une framboise: quand on essaie de les cueillir, on se pique les doigts... Un plat? Des lasagnes: à chaque couche, une nouvelle surprise!
Et s'il avait été une bouteille de vin? Un côtes du Rhône. Une vieille syrah épicée mais si ronde au palais...entre force et tendresse d'arômes doucement chocolatés.

jeudi 28 août 2008

Faded grey

Un poisson chat expatrié dans le Nord, noyé par la grisaille, asphyxié par les nuages... si bien qu'il en perdrait ses moustaches. Que boirait il alors? Quel divin breuvage, quelle dive bouteille serait à même d'éclairer un minois tristounet?
On commencerait peut être par une dose de chocolat, avec un de ces portos ruby, découverts dans les profondeurs obscures du The Solar, qui serait plein de fruits... Une barre de chocolat à la nougatine de chez Monsieur Galler par exemple, celle qui croustille au palais.  Ou alors du noir, noir, au moins 80%, strict et amer, mais tellement cacaoté qu'il chatouille vos papilles et les fait rire. Mission accomplie :/
Bon, évidemment, après ça, dur de trouver quoique ce soit d'autre qui puisse relever le niveau. Et pourtant. Certains auraient laissé entendre que la recette des cannelés bordelais importée en direct est couronnée de succès. Je pense qu'un véritable goinfrage s'impose pour remotiver les troupes, et s'il reste une bouteille de Sauternes à la cave, on ne pourra rêver mieux.

Je me demande finalement su tout cela sera suffisant. Il ya des fois où il faut des remontants... encore plus forts. Tiens, où est passé ce bon vieux cognac?

mercredi 27 août 2008

Vins et câlins

Hier soir fut dissertée la question des bouteilles que l'on ouvre sur une table de nuit, avant, après, ou pendant l'amour d'ailleurs. 
J'imagine assez bien le champagne pour les soirs de galas, les premières fois ou les soirs de Saint Valentin. Ces moments que l'on veut marquer d'une pierre blanche et où les bulles rendent les choses plus légères. "Le champagne vous rend belle" dit l'homme. La femme répond "Mais je n'en ai pas bu". Et lui d'ajouter: "moi si ...". J'ai ainsi testé le brut de chez Laurent Perrier, dont l'élégance convient à la solennité du moment.
Pour les envies intenses et sauvages, c'est un rouge qu'il faudra. En pattes de velours et draps de soie. Personnellement je flanche pour une syrah des côtes du Rhône, un vieux Châteauneuf du pape par exemple (et si j'essayais celui reçu à mon anniversaire?), qui dans sa carafe va se révéler doucettement. Avant et après, il n'est déjà plus le même. Et le lendemain, au réveil, il se révèle encore différent. 
Pour les amours d'automne-hiver, avec grisaille et feu de bois - peau de bête pour les mieux équipés ???? - Là j'irai sur les épices d'un vin liquoreux. Bien évidemment amoureuse des Sauternes, je vois bien leur robe épouser celle des flammes, surtout s'ils ont déjà un peu de bouteille. Mais je suis sûre qu'un beau Gewurztraminer, vendanges tardives, s'y prêterait à merveille aussi. 
A amour d'été, rosé. Et là, j'ai moi même testé, pour l'amour à la plage et sur les terrasses ensoleillées (Bruxellois, ne désespérez pas), la Provence nous offre de bien jolies choses. Il faut un peu chercher cependant: avec l'homme grenouille, nous avons essayé pour vous le Domaine de l'Angueiroun. Du fruit et de la fraîcheur, voilà de quoi gaiement bâtifoler!

mardi 26 août 2008

Il était une fois un chat (un autre!)..

Lavandou est né sur une aire d'autoroute, un très beau 6 août 2008. C'est un animal particulièrement calme, et très photogénique comme vous allez pouvoir le constater ci dessous. Facile à glisser dans un sac à main et surtout très discret, il fut la mascotte des vacances d'été!


Lavandou chez la naine

Lavandou au resto

Lavandou fait du catamaran




Lavandou sur sa balançoire


Quand Lavandou rencontre Manzana


Lavandou veut aller au barrage de l'aigle!


Lavandou doit rentrer à Bruxelles...