mardi 16 septembre 2008

Viva Italia

J'ai passé une bonne dizaine de jours enfermée avec 7 vins italiens. Croyez le ou non mais je n'exagère qu'à peine. En tant que nouvelle recrue zélée de chez Fourcroy, j'ai évidemment voulu tout savoir pour ma première dégustation. Du pipeau d'ailleurs. De la vraie flûte traversière pour journalistes blasés.

Revenons en à la botte. Il m'a déjà fallu un certain temps pour comprendre la géographie de la chose. Globalement, je mettais les Pouilles dans le Nord et l'Ombrie aussi. Tout dans le nord sauf la Toscane et la Sicile en fait. Non non, l'Ombrie, c'est le centre, le "coeur verdoyant" de l'italie, comme ils disent, et les Pouilles, c'est le talon de la botte. Talon d'achille d'ailleurs, viniquement parlant, puisque la région est plus connue pour la quantité de sa production que sa qualité, n'en serait ce qu'à découvrir son surnom "le cellier de l'italie".

On m'annonce que les 7 flacons sélectionnés sont sept "icon wines". J'en connais un. Bien vu, quel beau départ! Oui, oui, je suis spécialiste, hum, hum...

Le premier est blanc, c'est d'ailleurs le seul de la série. Cervaro de la Sala il s'appelle, et à la famille Antinori il appartient. Antinori, même vous vous connaissez, ils apparaissent dans "Mondovino", disons que c'est les Rotschild de chez les voleurs de coupe du monde, ça vous donnera une idée.
Bon il y a 80% de chardonnay, ça on connaît. 20% de grechetto qu'on connaît moins. Il faut reconnaître que la chose est bien faite, extrêmement élégante et aromatique en bouche, même si le fût de chêne est présent. Le château,puisqu'il y en a un, se trouve sur une verdoyante colline de l'Ombrie. Ce qui est drôle, c'est son histoire, un vrai Dallas médiéval... En souvenir,chaque cuvée du domaine porte le nom d'un des héritiers belliqueux du Castello Della Sala.
Deuxième destination: les Pouilles. La chose s'appelle "Bocca di Lupo". D'après un italianophile invétéré et invertebré, il parait que ça voudrait dire bonne chance. Joli nom pour un vin donc. Le cépage, c'est de l'aglianico, dans le genre typique de l'Italie du sud, quoi. C'est un peu râpeux, mais c'est fort aromatique, ça sent déjà le cuir, et un peu le café.C'est "pouissant" comme diraient nos amis commentateurs du foot à la TV belge.Ensuite on va en Toscane. Bon, soyons francs tout de suite: ça me plait nettement moins. Moi, faire du Bordeaux en Toscane, vois pas l'intérêt. Un bon sangiovese d'accord, mais pourquoi l'extraire à fond et le faire mariner dans une barrique aussi longtemps? Enfin les goûts et les couleurs, ma brave dame...J'en avais trois sur le grill: Olmaia, de chez Mossieur Col d'Orcia,un truc avec plein de cabernet sauvignon. Bon, joli pour un cabernet sauvignon, il faut avouer, alors que je n'en suis pas particulièrement friande...très épicé. Tignanello, la pus ancienne propriété des Antinori,rachetée aux Médicis, rien que ça... Sans doute bien pour ceux qui aimentles vins tanniques à l'épaisse charpente, mais moi qui aime les choses en dentelle, bon, moyen. Et enfin, le Serre Nuove, de chez Ornellaia. Histoire ironique ici, puisque les Antinori ont vendu Ornellaia, un de leurs joyaux,à Mondavi, à l'époque dans le cadre d'une joint venture avec Frescobaldi, le plus grand rival - historique- des Antinori... Mondavi revend tout, et Ornellaia, est aujourd'hui dans le panier Frescobaldi. A la barbe des Antinori. Le Serre Nuove est considéré comme le second vin de la propriété. Je me passerai de commentaires sur Ornellaia, même la verticale sur les 20 derniers millésimes ne m'a donné aucune surprise...aurais je déjà bu trop de Bordeaux? Ou simplement vraiment pas d'attirance pour les merlot/cabernets?
Fin en beauté. Dernier de la série, un Barolo, vin du Piémont issu à 100% du cépage Nebbiolo, dont le nom évoque la brume montant de la rivière la matin... Ce Barolo se nomme Prunotto. De magnifiques arômes de fruits rouges, de belle framboise, tout en élégance et en finesse, qui évoluent minute après minute dans les verres...Il nous a émoustillé les papilles trois jours durant.





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