mardi 9 septembre 2008

J'avais dit jamais

Ah non, ça, on me m'y prendrait pas. Non mais franchement, se lever un dimanche matin aux aurores (9h!), faire deux heures de voiture, enfiler une combinaison moulante bleu roi, porter 7 kilos de plombs sur mon petit dos, et rajouter à ça une bouteille. Vous m'y voyez? Et bien moi non plus, je ne m'y voyais pas. Mais alors pas du tout.

Mais comme je n'ai aucune volonté, j'ai craqué. En râlant, tout de même, il ne faudrait pas oublier de qui on parle ici, n'est ce pas.

Mais j'y suis allée, c'était un matin d'avril et j'ai tout enfilé, en tremblant, mais ce n'était pas du froid. Et me voici sur le ponton, au beau milieu d'un cortège de gens bizarrement vêtus. Une légion d'hommes et de femmes grenouilles, tous en noir et munis de longs pieds palmés. Alors il a bien fallu sauter, histoire de ne pas se dégonfler devant les autres. L'eau dans la cagoule, c'était comme de petites aiguilles, moi qui suis si frileuse. Et puis la balade a commencé, dans une atmosphère vert pâle... un éléphant, un vélo, un téléphone... l'impression de flotter dans un monde endormi, si calme et silencieux. Bon j'étais tout de même frigorifiée quand j'ai péniblement réussi à m'extraire de la carrière en question, mais j'étais fière. Du coup, sur le chemin du retour, j'ai piqué une tête dans l'eau chaude du Nemo, histoire de me remettre de mes émotions.

Et j'ai récidivé, de carrière en Zélande, de truites en solettes et autres homards... moi qui ne mange ni poisson, ni fruits de mer ni crustacés, j'ai vu mon premier homard après avoir serré les dents sur les 500 mètres qui séparaient la voiture de la mise à l'eau de Scharendijk, après m'être demandé comment ne pas glisser sur ces sacrés galets et avoir croisé les doigts pour ne pas perdre de vue ma palanquée... le tout par un venteux dimanche de juin, en jurant, encore une fois, qu'on ne m'y reprendrait pas.

Niveau un en poche, chouette, c'est les vacances, allons vers le sud, la méditerrannée, la grande bleue... Jubilation de la toute nouvelle plongeuse. Pas de voiture pour aller plonger. Par contre, après le fameux lever aux aurores m'attendait une autre épreuve, bien pire encore: le bateau. Cette chose qui bouge. Tout le temps. Et l'enfilage de la combinaison spiderman était la condition sine qua none pour aller fleurter avec les mérous. Au retour du premier matin, j'ai encore promis: non, non, non, plus jamais. Et j'ai là encore récidivé. La dernière plongée, quelque part au large de l'île de Port Cros, entre barracudas, congres et rascasses, a achevé de me convaincre: celui qui dit que la plongée est un sport sans effort est un menteur. Quant à moi, ce n'est pas que je n'ai pas de parole, mais que j'ai compris dès la première plongée, dès ce baptême de novembre, que sans aucun doute possible, le jeu en vaut la chandelle. Ne serait ce que pour le sourire du gros mérou qui rôde à la Pointe du Vaisseau...

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