mardi 7 octobre 2008

Oh la belle (sur) prise!

On disait donc le poisson chat gastronome. Il s'avère que la grenouille l'est aussi. Une jolie affaire de goût. C'est donc non sans étonnement mais surtout avec ravissement que je me suis vue, hier soir pour dîner, passer la porte de l'institution bruxelloise dénommée "Belga queen". Le lieu est grandiose. Imaginez une ancienne banque, toute de marbre vêtue, plafond fait de vitraux... garçons en noir avec grand tablier blanc... en un mot: la classe. Hum hum j'ai bien fait de me changer et de sortir mes bijoux de gala (enfin ceux qui me restent). Evidemment, quand vous entrez dans un lieu mythique mieux vaut avoir réservé. D'où une petite heure d'attente dans le sous sol de la banque... autrement dit la salle des coffres. Pour de vrai, hein. Avec l'énorme porte blindée et tous les coffres numérotés... quelques palmiers gravés sur verre devant qui donnent une ambiance à mi chemin entre le kitsch/disco et l'odeur de lupanar pour businessmen et grandes blondes décolorées. Cocktails au poil, Cosmopolitan et Manhattan, pensez vous, si après ça on n'est pas vraiment assortis... et cigarillo cubain. Quitte à sortir, ne jamais faire les choses à moitié. Le cosmopolitan est parfait, le cigare tout à fait bien et le seul bémol vient du CD des remixes de Whitney Houston qui tourne en boucle...
Peu importe c'est l'heure de passer à table dans le somptueux hall de marbre.
Détour par les toilettes où j'ai le même réflexe que le japonais qui entre derrière moi: petit temps d'arrêt et "waow!". Que voulez vous, je suis jeune et impressionable et je vous garantis qu'ils n'ont pas lésiné sur le décor...
Menu autour des classiques gastronomiques belges et internationaux: huîtres, foie gras, croquettes, carpaccio et américain...
Nous entamons par 9 jolies huîtres, normandes paraît il. Un verre de sauvignon, une coupe de champagne. Le sauvignon s'avère léger, à peine assez sec, tandis que la minéralité du champagne épouse parfaitement ce hors d'oeuvre.
Pour moi, ce sera ensuite émincé de boeuf charolais, avec une délicate sauce parfumé aux éclats de café et accompagné d'un fromage belge tout à fait exquis qui rappelle le parmesan, et dont je n'ai même pas réussi à retenir le nom. Nous blâmerons le champagne. Un des meileurs carpaccios que j'ai dégusté. Le meilleur sans doute. Le moelleux du boeuf, la chaleur de l'huile avec le léger croustillant des éclats de café. leur note torréfiée répond à la force des copeaux de fromage. Belle harmonie embellie d'un Rully tout à fait remarquable. Joseph Drouhin, je crois.
Ceci sera suivi de coucou de Malines (Et oui depuis que je sais ce que c'est, je fais ma ... maligne!), cuit au four sur lit de pain d'épices, accompagné de petits légumes frais et croquants et de quelques chips. Ces dernières sont sans doute l'élément le moins réussi. La sauce est sucrée et légèrement épicée, et donc parfaitement mise en valeur par un verre de ... Sauternes.
Le naturel revenant toujours au galop, devant la carte des desserts, je me précipite vers la trilogie de mousses aux chocolats. Sans doute le plus décevant car sans réelle surprise. Peu importe, puisque la surprise est ailleurs, dans ce gigantesque bouquet de fleurs que m'apporte la chef de salle au même moment...je n'arrive ni à me cacher sous la table ni à exprimer l'effet que ça peut me faire..

Au cas où je ne l'aurais pas suffisamment répété: la grenouille, tu m'as scotchée...

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