Il n'y a pas de photos, certes, mais il y a des souvenirs. D'un paysage très vert, très valloné, presque semblable à mon Auvergne natale mais avec 20 ° de soleil supplémentaires. Avec des rangées de vignes ayant colonisé le moindre coin de ces pentes abruptes.
Au départ de Porto, les collines sont plutôt chauves, brulées et sans charmes. Et puis l'on arrive en vue de Vila Real et là tout s'éclaire: on trouve des genets et des kilomètres de bruyères. Mais ce n'est qu'en quittant Vila Real pour Peso Da Regua, la capitale des vins de Porto, que l'on découvre alors un paysage captivant où seuls quelques oliviers et orangers viennent déranger les lignes courbes des milliers de rangs de vignes. A perte de vue.
Presque 3 jours complets passés à goûter le produit de ce travail. De l'étonnement: les producteurs sont jeunes, dynamiques. Leurs packagings sont créatifs. La qualité des vins est inégale, mais les bonnes surprises comblent grandement les mauvaises. Et les prix sont absolument ahurissants... Moins de deux euros pour des bouteilles d'une qualité plus que correcte. De très jolies découvertes comme ces portos blancs de plus de 20 ans ou la cuvée "Abandonado" de la famille Alves De Sousa.
A table les surprises sont moins bonnes. L'accord est général sur un manque de finesse et de variété, même si cela alimente nos éclats de rires.... soupe et morue, riz, voilà la base! Les variations sont infinies, il faut le reconnaître, mais nous ne sommes sans doute pas habitués aux épaisses soupes de légumes servies quand il fait plus de 30 ° dehors.... Par contre coup de chapeau spécial aux pasteis de nata et Bolhas de Berlim, patisseries des petits déjeuners portugais (ou goûters!) réussis.
Un jour de plus pour une promenade (longue!) dans les rues (escarpées!) de Porto...La vieille ville, un peu tristounette, comme laissée à l'abandon, mais très colorée lorsqu'on arrive sur les rives du Douro. L'immense et vertigineux pont Eiffel que je refuse d'emprunter seule... je me contenterais de passer au 1 er étage pour rejoindre la rive gauche, et les caves de Vila Nova de Gaia affichant des noms les plus prestigieux et les plus vineux les uns que les autres.
Premier essai de visite chez Calem, qui se solde par une grosse déception. Le décor est peaufiné avec de beaux visuels, mais le guide inintéressant, récitant à toute vitesse un texte appris par coeur et incapable de répondre aux petites questions posées.... à la dégustation, les portos me donnent la même impression: plats et sans expressions, très déséquilibrés vers le sucre.
Après quelques détours et recherches désespérées dans le dédale des rues de Vila Nova de Gaia, je trouve enfin la porte d'Offley. Pourquoi cette maison là ? parce que c'est celle de l'historique Baron de Forrester, une des figures clefs du Porto, mais son histoire est si romancé que je devrai écrire un autre article pour la raconter....
Ici nous sommes reçus par une des oenologues, au français soigné et aux explications complètes et passionnantes. La dégustation le sera aussi, avec des vins de Porto plus fins, plus complexes. Le plus difficile sera de faire un choix car je ne pouvais ramener toute la gamme dans la valise!
Le soir, coucher de soleil sur l'embouchure du Douro, un dernier petit verre de Porto, et il sera temps de rentrer soigner les pieds qui, eux, ont mal supporté mes déambulatons viniques...